INTERVIEWS

Interview par Laurent Since dans " L'OREILLE CASSEE " sur Radio Grenouille à l'occasion de la sortie du 1er LP "All Sham!"- 20 novembre 2008

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Interview et chronique dans PUNK SOCIETY webzine mai 2008

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Interview par Laurent Since dans "L'OREILLE CASSEE " sur Radio Grenouille à l'occasion de la sortie du 1er CD - 18 janvier 2007

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Interview dans Liveinmarseille.com pour la sortie de leur 1er album - Marseille Mai 2006

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Une interview dans LA MARSEILLAISE pour la sortie de leur 1er album - 11 juin 2006

ELEKTROLUX - Interview

DE L'ELECTRICITE DANS L'ERE

Après deux maxi, le trio marseillais Elektrolux, s'autodéfinissant comme un Soviet musical jouant du Soviet twist sort sa première galette: ça méritait bien quelques explications. Rencontre avec Cédric, chanteur-guitariste.

On a beau chercher, y a pas de nom de label sur la pochette...

Le disque est totalement auto-produit, ce sont les cachets et les ventes des précédents disques qui l'ont financé. On a cette envie de tirer les ficelles nous mêmes, de ne pas être dépassé à un moment donné ou un autre, on ne veut pas qu'Elektrolux nous échappe, tant au niveau musical que visuel. Pour reprendre une terminaison marxiste, il y a une force de travail derrière tout ça et c'est nous qui la gérons.

Les visuels, justement, sont assez drôles: la pochette figure trois Elvis barrés d'une étoile, du marteau et de la faucille...A l'intérieur, c'est sous l'éfigie de Marx que vous êtes représenrés...

Elvis, c'est l'icône du rock par excellence, c'est l'Amérique aussi. Musicalement, on vient de là,mon père écoutait Elvis...Et puis, il y a les visuels inspirés de la propagande soviétique qui m'ont toujours fascinés. De ce côté-là, il y a un fond qu'on peut défendre, on sait de quoi on parle, ce qui ne empêche pas de le faire avec beaucoup de second degré. Finalement, on est des enfants de la guerre froide...

Le rock passe son temps à mourir et à ressuciter, vous en pensez quoi ?

Disons que l'esprit du rock n'est ni né ni mort. Tout ça tient à la viscéralité d'un mode d'expression..

Malgré tout, le rock peut-il vieillir ?Le rock oui, par contre ceux qui le font....Comment Jagger peut-il encore chanter I can't get no satisfaction alors qu'il est pété de thunes ? C'est un mystère... Mais bon, entre l'underground et Iggy Pop qui finit par faire des pubs pour SFR, il y a une marge.Tu peux continuer à faire ton travail sans te compromettre, c'est une question de choix.

Pourquoi tant de rage ?

La rage ? Je ne sais pas, c'est sûrement un besoin d'exutoire. Et puis, on va pas tricher, c'est comme ça qu'on est le plus à l'aise. Pourtant, on a une vraie curiosité, en tant qu'auditeur. Par exemple, les accords que j'utilise viennent du jazz, certains morceaux répétitifs peuvent ressembler à de la techno. Le but est que ces influences ne s'entendent pas, qu'elles forment un tout indissociable dans notre musique.

L'album, vous l'avez enregistré comment ?

La basse et la batterie ensemble, la guitare et la voix ensuite. C'est plus facile, ça permet de gagner du temps.

L'équipement Elektrolux ?

Du vieux matos, des amplis à lampes, pas de pédale, juste la saturation de l'ampli.

Et Elektrolux alors ?

Ca vient de la marque d'éléctroménager que je croyais disparue: j'aime le design des objets des années 50, et puis il y avait l'idée de l'électricité dans le nom, cette expression épileptique et sexuelle du rock...Sinon, on a changé le C en K, internet oblige, sinon les gens vont visiter des sites à la gloire des frigos et autres mixeurs..

Vous vous définissez comme un soviet musical, c'est à dire ?

On fonctionne comme un soviet des débuts, avec le collectivisme: on met tout en commun, les profits sont redistribués au sein du truc. L'argent, c'est juste un outil. C'est cohérent pour nous, on a lu Marx, on défend l'idée que c'est pas un truc un ringard, on n' est pas d'accord avec toutes ces conneries sur la fin de l'histoire. Il y a toujours les mêmes raisons de se révolter: les critiques du capitalisme de Marx sont toujours d'actualité. On se revendique pas communistes, on n'est pas encarté, mais il y avait du bon dans tout ça, faut pas l'oublier.

L'album est court, les morceaux aussi, pourquoi ?

C'est suffisant comme ça: les morceaux suivent une pente naturelle. Ce qui est marrant, c'est qu'on travaille lentement, on cogite beaucoup en répèt...

La scène rock marseillaise est en pleine ébullition...

Faut dire qu'on était tous morst de faim ! Sinon, il y a un drôle de paradoxe: il y a de moins en moins de têtes d'affiche qui descendent à Marseille. Par contre, il y a de plus en plus de petites structures qui se créent, de salles, ce qui finalement est très bien comme ça...

(Propos recueillis par Reno VATAIN)